La représentation du Baobab Sacré
Après 12 jours plus qu’intenses de travail, la troupe Wécré Théâtre renforcée par deux Nassaras a donné en représentation « le Baobab Sacré ». Dans la cour de la troupe les chaises et les bancs étaient pleins, le public était donc au rendez-vous, les comédiens aussi!
Quel plaisir de retrouver les sensations du théâtre. Quel plaisir de jouer entre amis, devant nos voisins ! La représentation d’environ 1h30 s’est bien passée. Le public était ravi et nous aussi !
Nous n’avons pas vraiment eut le temps de fêter cet évènement car Pacos et Marie s’envolaient le soir même vers la France ! C’est donc dans un maquis au pied de l’aéroport que nous avons trinqué à la pièce.
La salutation au Naba de Tangay
Tapis, un des membres de Wécré m’a emmené dans son village à l’occasion d’une cérémonie traditionnelle. Il s’agit pour les villageois de saluer leur chef de façon solennelle une fois par an. Au Burkina les « Naba » ont une autorité vraiment très importante. Personnage incontournable du village il arbitre les conflits, gère les mariages, les funérailles il est donc éminemment respectés et écoutés. Le pouvoir burkinabé l’a bien compris puisqu’il n’est pas rare que l’autorité des chefs soit utilisée pour obtenir le vote des villageois en cas d’élections.
Nous avons donc assisté à une cérémonie impressionnante où après une séance de salutations en assemblée sont venus s’ajouter tirent de fusils, danses, chants et festivités. En tant que blanc « Nassara » j’ai eut un petit mot à dire au Naba.
Tapis durant deux jours m’a fait découvrir son village et sa famille. Ce moment passée au village a vraiment été fort pour moi, je me retrouvais un peu à Colibantan !
A la recherche de l’or
Après deux nuits passées au village, Tapis et moi sommes partis vers un site d’exploitation minière. Le Burkina possède un sous-sol riche en or. La majorité de ce minerai est allègrement pillé par les occidentaux au rang desquels la France tient une bonne place. Toutefois certains sites méconnu de ces entreprises ou trop peu rentables ou trop dangereux sont laissés au Burkinabé. C’est ainsi que plusieurs milliers de Burkinabé partent à la recherche de ce minerai au quatre coin du pays. Cette recherche est faite dans des conditions très dangereuses et régulièrement des « orpailleurs » perdent la vie.
Après une cinquantaine de kilomètre sur une piste poussiéreuse nous sommes arrivés au pied d’une colline, au milieu de nulle part, en pleine brousse. Là le spectacle est saisissant, une véritable fourmilière s’organise sur la colline et à ses pieds. Un véritable village de paille se crée. Le « village » se compose de deux partie, une réservée au traitement des pierres extraites de la colline, une autre destinées à la vie des orpailleurs (nourriture, bars, prostituées). Etant au milieu de la brousse il n’y a même pas d’eau, celle si est amenée dans des bidons en vélo ou en charrette depuis les villages environnant.
La recherche de l’or concrètement c’est creusé un trou de la taille d’un homme qui peut descendre de 15 à 60 m. Ce trou est creusé avec une simple pioche et une équipe d’une douzaine d’homme se relaie 24/24h pour le réaliser. Ils arrêtent de creuser seulement s’ils atteignent le minerai. Une fois le minerai atteint les orpailleurs suivent la ligne qu’il trace dans la roche, à ce moment ils créent donc des galeries souterraines.
Je suis descendu dans un trou où les hommes avaient atteint le minerai après avoir creusé 14 mètres. La descente dans le trou est le moment le plus périlleux, des trous sont percés dans la paroi de chaque coté et il faut descendre en s’en servant comme d’une échelle. Ratez un trou et vous arrivez en bas plus vite que prévu… Une fois cette cheminée parcourue vous arrivez dans un univers tout noir et extrêmement chaud, tout votre corps sue tout seul. Etonnement on ne sent pas étouffé ou oppressé. C’est sur que c’est assez perturbant d’entendre les coups de pioches donnés par les voisins de paroi !
Une fois remonté à la surface avec un morceau récolté par mes soins les gens n’en croyaient pas leurs yeux : un Nassara est descendu au fond du trou !
Voyage à Fada
Une fois revenu du séjour passé avec Tapis je préparais une nouvelle expédition vers le village de Gayeri. Dans ce village officie l’Abbé Théophane, ce prêtre est burkinabé et a baptisé Mathilde (ma petite sœur), grand ami de mes parents cela faisait une quinzaine d’année que je ne l’avais plus vu. Cette rencontre me tenait donc très à cœur.
Pour partir à Fada j’ai pris la décision de pédaler. Un peu pour le fun mais surtout parce que tout mes amis Burkinabé disaient cette aventure impossible. C’est donc après avoir installé un porte bagage sur mon vélo à une vitesse que je me suis élancé dès le levé du soleil (vers 6h00) jeudi 8 mars. Pédaler le matin a été vraiment agréable car il fait encore frais. Ainsi avant 9h j’étais à environ 40 kilomètres de Ouaga.
Sur les coups de 11h30 mon vélo a crevé au beau milieu de la route, je l’ai donc poussé pendant près de 40minutes sur la route brulante avant de trouver un village et un sauveur pour ma roue arrière. Le reste de la journée c’est passée sans encombre, je m’arrêtais régulièrement 2-3 minutes et buvait beaucoup d’eau. A chaque l’accueil que l’on me réservait était formidable, les gens étaient impressionnés par mon épopée !
Je ne me suis arrêté de pédaler qu’à la tombée de la nuit car faire la route de nuit sans lumière aurait été suicidaire. Je suis rentré dans le premier village venu pour demander si je pouvais y poser ma tente pour dormir. Evidemment l’hospitalité m’a une fois de plus était présentée sous son meilleur jour ! Invité au repas du soir, je suis partis puisé l’eau de ma douche et me suis effondré sur dans ma tente. J’avais parcouru 125 kilomètres en 12h.
Pendant la nuit ma roue s’est encore dégonflée. 15 kilomètre plus loin elle a carrément explosée, j’ai du alors changer pneu et chambre à air. Par chance je me trouvais alors en ville.
100 kilomètres plus tard j’atteignais Fada-N’Gourma, où je passais la nuit à la mission catholique. Les prêtres ont tout le confort : ) ! J’ai dormi dans un vrai lit, avec une vraie douche et des vraies toilettes !
Je pensais que mon calvaire serait alors fini, c’était sans compter le transport effectué le lendemain vers Gayeri. Je ne pouvais faire le chemin en vélo car de nombreux coupeurs de routes perpétuent des agressions et vols sur cette voie. C’est donc en mini-bus que je m’y suis rendu. Je sais maintenant que l’on peut rentrer à 27 adultes dans un Renault espace… Le trajet qui n’a duré qu’1h30 a été abominable. On été entassé les uns sur les autres sans pouvoir seulement bouger !
Vous imaginez donc le soulagement lors de mon arrivée ! Mon séjour auprès de Théophane a été de courte durée car celui-ci était convoqué à Fada. Après 3 jours à Gayeri je retournais à Ouaga en bus cette fois-ci !
Artisanat au marché
La semaine j’ai passé beaucoup de temps au grand marché avec Booba et Zalissa où je suis devenu un vrai vendeur ! Je joue à la marchande avec mes compatriotes !
En plus d’entrainer des talents de commercial je mets la main à la pâte dans la conception de leur artisanat. Zalissa et ses sœurs réalisent des nappes brodées, teintes à la peinture. J’ai passé plusieurs journées dans leur atelier.
Je profite des mes derniers jours dans la capitale ouagalaise, où tous les jours je suis bien occupé !
Tout se passe bien des bécaux
Tout se passe bien des bécaux
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