jeudi 3 mai 2012

Ethiopie pays sans soucis

Arrivée en terre éthiopienne
    Après moult péripéties dans les quatre coins de l’Afrique de l'ouest, et une semaine plutôt dure au Bénin j’entamais donc l'ultime étape de mon voyage.
Quittant Cotonou à 22h30 j'arrivais vers 6h00 du matin à Nairobi, puis vers 9h00 à Addis Abbeba.

    Une fois le pied posé sur le tarmac, une sensation étrange m'envahit. Sentiment de soulagement, d'aboutissement, j'arrivais au bout de mon aventure, j'atteignais son point culminant. Je foulais le sol sur lequel mon petit frère était né 12 ans plutôt...

    A l'aéroport m'attendait Menywab le directeur de BETE HISTANAT MAHIBER "L'association la maison des enfants". Crée par son père cette association est le partenaire éthiopien de Reine de Miséricorde, avec qui nous avons réalisé les procédures d'adoption d'Hugo. Menywab était tout surpris de découvrir un blanc à la sortie de l'avion, lui ayant écrit du Burkina Faso il  était persuadé d'avoir à faire avec un burkinabé!!
    Une fois mes petits sous changés en "Birr" nous avons directement réservé le billet de bus devant me conduire à Bahir Dar et l'orphelinat. Je pris mon premier repas a base d'Injera (galette de teff ressemblant un peu à nos galettes bretonnes) l'aliment de base des éthiopiens. La cuisine éthiopienne très épicée est merveilleuse. Depuis l'injera est présente à chacun de mes repas. Ensuite Menywab me laissait dans le plus vieil hôtel de la ville, un endroit magnifique et bon marché.

    L'hôtel donne sur une des rues les plus animée d'Addis une fois le soir venu. Nous étions le lundi 16 avril et les chrétiens fêtaient leur lundi de pâques. (Étant chrétiens orthodoxes leur carême dure une semaine de plus que le notre notamment en l'honneur de certains de leurs saints). La soirée était donc particulièrement animée. A l'entrée de tous les bars une fouille au corps est imposée, une fois à l'intérieur l'ambiance est de la partie! Les éthiopiens boivent soit des bières brassées localement soit un mélange de vin rouge et de coca... Coté musique, rien à voir avec les rythmes d’Afrique de l'ouest que je connaissais. La musique éthiopienne est unique, elle me rappelle des airs cambodgiens, la danse très physique se concentre sur des mouvements frénétiques des épaules. (Les enfants à l'orphelinat en sont de bons professeurs). C'est donc les épaules toutes endolories que je rentrais m’effondrer sur mon lit en prévision du trajet du lendemain partant à 5h00.

En route vers Bahir Dar
    C'est donc à 5h00 du matin que les courageux voyageurs vers le nord se rassemblent aux pieds des bus se préparant pour une longue journée de voyage. A Addis le temps en ce moment est très froid (pour l’Afrique) tous le monde se couvre. Heureusement pour nous réchauffé un vendeur servait un thé délicieux! A 6h00 le bus démarrait.
    Des bus top confort dans lequel on me servit pour la première de ma vie dans ce type de véhicule le petit déjeuner. Mon voisin ne parlait pas un traitre mot d'anglais la conversation a donc tournée court.
    Les quelques 580km qui séparent Addis Abbeba de Bahir Dar nous font découvrir des paysages magnifiques. L’Éthiopie est un pays très vallonné et verdoyant. Des singes, des vaches ou des moutons font stopper régulièrement le bus. Nous avons notamment fait une pause en plein cœur d'une montagne, le paysage y est époustouflant. L'environnement dans lequel le car progressait ne ressemblait pas dutout à ce que j'avais bu en Afrique de l'ouest. Le paysage, la façon dont sont construites les maisons, dont sont agencés les villages m’évoquaient beaucoup plus le Cambodge que les pays que je venais de traverser.
    Je fis malgré tout la rencontre de trois français qui s'étaient retrouvé pour visiter l’Éthiopie. Tous les trois s’étaient rencontré enfants à Djibouti alors que leurs parents étaient expatriés. Cette compagnie tombait à pic car le voyage s'est avéré plus long que prévu.   
    Ainsi c'est à 18h00 que le bus stoppait dans Bahir Dar. Le temps que le "driver" de l'orphelinat ne me trouve je fis la connaissance de plusieurs jeunes éthiopiens que je recroiseraient ensuite dans Bahir Daar.
    Le chauffeur comme le directeur du centre étaient tout aussi surpris de me découvrir tout blanc!

Bienvenue à la "BETE HITSANAT", la maison des enfants
    En débarquant dans l'orphelinat je me revoyais quelque mois plutôt avec mes quatre acolytes Juliette, Elodie, Clémentine et Maxou à Pursat, une super chouette sensation.
    L'orphelinat accueillent 46 enfants de 5 à 12 ans et une trentaine de bébés de 26 jours (aujourd’hui) à 4 ans. Si tous les bébés sont destinés à l'adoption seuls deux ou trois plus grands sont concernés par la procédure. En effet l'immense majorité des bébés (sauf trois) arrivent au centre car ils sont découverts abandonnés. Après un séjour de quelques mois à un an, le temps que les procédures en France et en Ethiopie se finalisent, leurs parents adoptifs viendront les chercher, débutera alors leur nouvelle vie. Au contraire tous les plus grands ont encore de la famille, si ne n'est leur parents il s'agit de frères, de sœurs, d'oncles, de tantes, voire de grands-parents. La plus part, le temps des vacances, rentrent dans leurs familles respectives. Ils sont placés dans le centre car leurs familles n'ont pas les moyens de subvenir à leurs besoins. Le centre aide aussi des enfants restés dans leur famille en les subventionnant.
    Le centre a moins de trois ans, précédemment les enfants étaient logés dans un centre religieux. Les bâtiments tout neufs sont très beaux et très confortable. Deux chambres sont prévus pour les volontaires, dans la mienne il y à même des toilettes et une salle de bain. Le seul hic du centre est l'espace pour jouer, si les garçons peuvent jouer au foot sur la petite terrasse, les filles dans l'herbe autour d'un palmier, l'espace est vite limité pour des jeux de plus grande envergures.

    En permanence cinq nourrices s'occupent des petits comme des grands. En tout elles sont une grosse quinzaine travaillant en roulement 24h de travail, 48h de repos. Elles ne parlent pas ou tres peu l'anglais du coup avec Meaza nous nous sommes mis à l'Ammaric. Tous les membres du "staff" qu'en à eux parlent très bien anglais et tous les jours nous avons de grandes conversations sur nos cultures et nos histoires.

Notre vie à la maison des enfants
    Je dois vous présenter quelqu'un. En effet je ne suis pas le seul volontaire dans le centre. Je partage mon quotidien avec Maeza. Jeune française de 22 ans elle est née en Éthiopie et a été adopté il y 18 ans. Elle a grandit à Poitiers avec un frère adopté de Côte-d'Ivoire. Depuis trois ans elle est devenu parisienne pour ses études d'architecte d'intérieur. Maeza est une habituée de l'Ethiopie c'est son troisième voyage. Elle est venu retrouver sa famille (deux sœurs et deux frères ainsi que des oncles et tantes) lorsqu'elle avait dix-huit ans. Cette fois-ci elle a décidé de rester 5 mois dans ce beau pays. Arrivée trois jours après mois à l'orphelinat elle a donc héritée de la chambre sans douche "Niark niark". Bon joueur je lui prête donc ma salle de bain!

    Nous sommes donc officiellement les animateurs en chef du centre. Nous avons établi un super planning des activités et tentons de multiplier les jeux quotidiens. La vie au centre est très bien réglée en semaine. Les enfants passent la majorité de la journée à l'école. Ensuite il suivent soit des cours de soutient soit des séances de bibliothèques. Nous avons donc une tranche de jeux de 17h00 à 18h00 (moment de la petite toilette avant le diné). Après le diné les enfants doivent faire leurs devoirs et sont donc moins disponibles pour les activités.
    Le week-end est aussi réglé comme une montre suisse. Samedi matin c'est cour de soutient, l'après-midi nous avons beaucoup de temps pour jouer même si les filles commencent le lavage des cheveux. Le dimanche matin c'est douche et lessive. De plus le dimanche la télévision éthiopienne diffuse les matchs de foot du championnat anglais, des séries et des dessins animés. Autant vous dire que durant ces programmes aucune activité n'est possible, 46 petits nés bronzés sont levés vers l'écran!!!

    Du coup le matin avec Meaza nous nous levons assez tôt, pour un footing de 7 à 8h00. Ensuite soit nous partons à la découverte de Bahir Dar soit nous passons la matinée avec les bébés. Après le repas du midi une petite sieste est devenu traditionnelle!

    Avec les bébés on ne peut pas s'ennuyer. La plus part du temps ils sont calmes et trop mimis les papouillent et autres guili font donc résonner leurs grands rire dans leur petite chambre. D'autre fois la vie est moins rose. Lorsque l'un d'entre eux décide qu'il n'est pas content, que sa couche est sale, qu'il a faim il se met à pleurer. A ce moment précis il faut réagir vite avant que l’hémorragie de pleur ne se propage. Dans le cas contraire nous avons droit à un concerto en bémol mineur de pleur pour bébés. Le jeu consiste alors à bercer celui qui pleure le plus fort, le reposer, prendre le suivant et ainsi de suite.
    Quel bonheur de donner le biberon à un tout petit bout de chou de 26 jours ou de bercer un gros bébé de quelques mois qui rit au éclats. Chez les bébés un petit bout de chou accuse un petit retard mental causé par la malnutrition, il est juste extraordinaire. Du haut de ses trois ans il sourie tout le temps, il est devenu mon grand copain. Les plus grands des bébés commencent un peu à parler mais surtout court partout, dès que je suis dans les parages des "ababa" (papa) retentissent!

    Les plus grands et les plus grandes ne sont pas en reste pour les bisous et les câlins. Même à douze ans on a besoin d'attention et d'affection. Avec Maeza on passe notre temps avec l'un ou l'une dans les bras. Ces gamins époustouflants sont terriblement attachant. Vivre au milieu d'eux pour Maeza comme pour moi revêt un sens tout particulier avec nos histoires respectives. Je vois pleins de petits Hugo tous les jours. C'est formidable!


Nos sorties ethiopiennes

    La région de Bahir Dar est une des plus belles régions de l’Éthiopie notamment de par son lac, le Lac Tana qui est connecté à la source du Nil Bleu. Si nos footing quotidien nous permettent de visiter la ville, nous prenons parfois plus de temps pour explorer certains endroits moins facilement accessibles. Ainsi deux couples de parents ayant adoptés des bébés il y à trois enfants revenaient sur les lieux de vie de leurs enfants avant leur rencontre. Philippe et Marie-Geniève, Philippe et Magalie (qui sont accompagnateurs compagnons à Valence) revenaient durant une semaine sur les traces des premiers mois de leurs enfants. Avec eux et Yoanes (mari éthiopien de Maude la fille de Gilbert et Christine Bayon responsable de l'association d'adoption) nous avons fait une sortie sur le Lac Tana.
    Après une heure de bateau et une rencontre avec des hippopotames, nous atteignons une presque-île sur laquelle est érigé un magnifique monastère. Après un crapahutage de quelques minutes nous l'avons atteint. Les églises chrétiennes orthodoxes en Éthiopie sont circulaires. Trois couronnes sont distinctes, celle du centre est réservée au seuls moines et diacres, la seconde est utilisée seulement lors des offices religieux, la troisième lors des processions ou encore lorsque la seconde est remplie lors des offices. Des peintures majestueuses de plus de 4 siècles ornent les parois du cercle centrale, elle illustrent des passages de la bible mais aussi de textes saints propres aux chrétiens orthodoxes.
    Une visite vraiment magnifique qui se conclut parfaitement par un petit restaurant!


Bientôt la suite de ces aventures

Tout va toujours aussi bien, des bécaux!